Description
Présentation
Le cinéma de Philippe Garrel ne cesse de voir revenir à lui une multitude de figures qui surgissent à la surface des films comme les symptômes d’un temps à la fois trouble et opaque, inaccessible en dehors d’un travail d’insistance et de répétition qui pousse progressivement ses films vers la possibilité d’un témoignage introspectif. Les chemins que ces figures se frayent à travers les images, oscillant entre figuration et évocation, faisant vibrer jusqu’au plan le plus empreint de vacuité, ne sont pas sans conséquence sur notre regard, ils engendrent des rapports entre présence et absence qui construisent une véritable esthétique de la survivance. Cet essai tente d’aborder cette part des images qui est d’abord purement sensible.
Thibault Grasshoff est chercheur doctorant à l’Université d’Aix-Marseille, où il travaille sur la théorie du cinéma. Sa thèse qui est en cours porte sur la notion de résistance, déjà centrale dans le présent ouvrage. Il est le “ciné-fils” de quelques auteurs – Bergman, Godard, Garrel – chez lesquels cette idée, liée à un caractère inépuisable de l’œuvre d’art, résonne très fortement.
Table des matières
- Introduction
- I. Première partie. Mémoire, visages
- 1. Repartir d’un visage
- Omniprésence d’un visage
- Montage affectif
- 2. Genèse d’un visage
- L’écran monochromatique comme surface génétique. Deleuze avec Schefer
- Interstice, “limite commune”
- Proximité et écart. La construction de l’espace selon Philippe Garrel
- 3. Puissance d’apparition
- Figures, acteurs, désir
- Une “manière d’être intérieure”
- À propos de trois seconds rôles de J’entends plus la guitare
- 4. Survivance d’une part invisible
- L’après-présence, une visibilité dans l’absence
- Immobilisation et frontalité, persistance
- II. Deuxième partie. Présences mélancoliques
- 5. Corps survivants
- Inventer des modes de présence, survivre à l’absence
- Présence d’un corps “déjà mort”
- 6. Évocation
- De la figuration à l’évocation. L’exemple des électrochocs
- Vérité et méprise
- Un miroir sonore
- 7. De la résistance
- Des moments de déceptivité
- Le corps à l’épreuve de la résistance. Catherine Deneuve dans Le Vent de la nuit
- 8. Vers des figures mélancoliques
- Les corps, à leur état d’absence
- Des commencements de figures
- Une ruine, un gouffre
- Conclusion
- Bibliographie
- Index
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