Description
Présentation
À l’école de cinéma, on m’a appris à me battre pour mes idées, à imposer ma vision, à ne jamais me laisser imposer un point de vue. J’ai presque toujours eu le final cut, ce qui n’est pas classique aux États-Unis.
John Carpenter, Cannes 16 mai 2019
John Carpenter démarre sa carrière à Hollywood dans les années soixante-dix. Artisan touche à tout, il écrit ses histoires, compose ses musiques au synthétiseur et construit ses images avec des cadrages impeccables dignes de Howard Hawks, sa référence absolue. Atteignant rarement les sommets du box-office, il est confronté à un public sévère et à une critique qui ne comprend pas toujours son langage.
Quarante ans plus tard, après avoir signé dix-huit longs métrages, dont certains ont finalement accédé au statut de film culte comme The Fog, The Thing, Christine, They Live… John Carpenter, épuisé par un rythme de travail effréné, semble avoir définitivement raccroché sa caméra pour se consacrer à la musique, jouant ses compositions devant des assemblées conquises.
Satisfait de cette image de marque, gagnée tardivement, John Carpenter savoure enfin son plaisir. Mais il ne cache pas, aujourd’hui encore, son amertume en évoquant une carrière faite de tant de combats si difficiles et de si peu de reconnaissance, à une époque où il se battait pour parvenir à vivre de son art sans avoir à subir la pression des studios.
Le “maître de l’horreur”, ainsi s’est-il baptisé, personnage atypique, s’impose comme l’anti-Spielberg absolu, nageant toujours à contre-courant des modes et des attentes des spectateurs. Loin du star-système et des journalistes, l’homme s’est réfugié dans sa tour d’ivoire à Los Angeles. Certaines blessures ne se referment pas, surtout quand on est un ange maudit à Hollywood.
Docteur en esthétique, sciences et technologie des arts, Stéphane Benaïm a soutenu une thèse sur l’univers oriental dans l’œuvre cinématographique de Josef von Sternberg. Il a enseigné durant quinze ans la théorie et l’histoire du cinéma à l’université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis et a également collaboré à plusieurs revues spécialisées, dont L’Écran Fantastique et Fantastyka.
Table des matières
- Préambule
- The Resurrection of Broncho Billy. L’Amérique désenchantée
- Dark Star. Carpenter le précurseur
- Assault on Precinct 13. L’Amérique revisitée
- Someone’s watching me ! La parenthèse télévisuelle. Hommage à Hitchcock
- Halloween. L’Amérique puritaine
- Elvis the Movie. La parenthèses télévisuelle. Le rêve américain
- The Fog. Le crime des pères fondateurs
- Escape from New York / Escape from L.A. L’Amérique post-moderne
- The Thing / Prince of Darkness / In the Mouth of Madness. La trilogie de l’Apocalypse
- Christine. Le passage à l’âge adulte
- Starman / Big Trouble in Little China. La parenthèse décomplexée
- They Live / Memoirs of an Invisible Man. Les maux de la société
- John Carpenter’s Village of the Damned. Une question de survie
- John Carpenter’s Vampires / John Carpenter’s Ghosts of Mars. L’obsession du western
- John Carpenter’s The Ward. Le chant du cygne
- Conclusion
- Filmographie
- Index